GV HENNEBONT
TENNIS DE TABLE

23/11/2023 | PRO A Championnat 2023-2024

Pitchford : « Nous ne sommes pas des machines »

 

L’Anglais Liam Pitchford, 25e mondial, enchaîne les matches de tennis de table comme des perles. La raison ? Un calendrier infernal entre celui en club avec Hennebont en Pro A et celui imposé par le World Tennis Table, circuit mondial permettant de glaner des points au classement mondial. Essentiel en période olympique où les deux meilleurs de chaque nation décrochent leur ticket pour Paris 2024.

Quasiment débarrassé de cette pression – contrairement à son coéquipier Kristian Karlsson, obligé de déclarer forfait pour vendredi avec la GVHTT pour jouer un WTT au Portugal -, l’Anglais s’est confié avant la réception de Jura Morez ce vendredi 24 novembre à 19 h 30 pour le cadre de la septième journée de Pro A.

Liam, comment vous sentez-vous depuis votre retour à Hennebont ?

Je me sens bien. L’équipe joue vraiment bien. Nous avons perdu deux matches que nous aurions dû gagner (Pontoise-Cergy et Thorigné-Fouillard, 2-3). Pour moi, c’est vraiment essentiel de jouer ce genre de matches. Cela m’a permis de bien jouer de nouveau sur le circuit WTT. Dans l’ensemble, c’est vraiment positif.

Vous avez connu des années difficiles au Japon. Quels souvenirs gardez-vous ?

Je pense que ma première année a vraiment été bonne. J’ai joué l’un de mes meilleurs tennis de table avant que le Covid arrive. Pendant trois mois, je ne pouvais pas sortir de chez moi pour jouer. Je ne pouvais pas voyager non plus. Je n’ai joué que quatre matches en un an (2020). C’était difficile.

Avant de revenir à Hennebont, j’ai passé six mois en Angleterre où j’ai tout fait pour retrouver une bonne forme. C’est très difficile de revenir. Je ne me sentais pas très bien physiquement et mentalement. La chose la plus importante dans ce sport est de retrouver la joie de vivre et de jouer, tout simplement.

Même pour l’entraînement, j’avais du mal à me motiver. Je n’avais plus la joie d’arriver dans la salle. J’ai fait beaucoup de travail avec des psychologues pour revenir. Cela m’a pris beaucoup de temps mais j’ai retrouvé le petit garçon en moi qui aime jouer au tennis de table.

J’ai les capacités pour battre les meilleurs du monde mais, pour être honnête, je peux aussi perdre contre n’importe qui. Aujourd’hui, peu importe si je gagne ou perd, l’important c’est de jouer. Parfois, ça n’est pas aussi bien à l’entraînement qu’en match mais si je continue comme ça, je serai prêt pour Paris.

Comment se passe votre relation avec Kristian ? Parlez-vous beaucoup de ce calendrier infernal cette saison ?

On se connaît depuis les cadets donc au moins depuis quinze ans. On parle de tout et forcément de ce calendrier qui est incroyable. Depuis mon tournoi à Francfort (29 octobre – 5 novembre), je n’ai pas de compétition pour les deux prochains mois mais janvier sera compliqué : j’ai quatre tournois… J’essaye de jouer le plus possible pour défendre mon classement. C’est dur pour nous, pour les clubs. Kristian est fatigué, je le suis aussi. C’est une saison particulière. On doit trouver la motivation de se battre. Mais nous ne sommes pas des machines.

Je pense qu’après Paris, beaucoup de joueurs joueront beaucoup moins sur le circuit WTT. On ne peut pas continuer comme ça. Aujourd’hui, nous avons cette adrénaline envers Paris. Mais, après, pour quoi on jouera hormis le prize money ?

Le circuit WTT vous a souri avec votre finale à Muscat à Oman en octobre dernier (8-14 octobre)…

Oui, le tournoi a été totalement fou pour moi. J’ai joué l’un de mes meilleurs tennis de table. J’étais vraiment en contrôle, j’ai pas mal joué. J’ai perdu en finale contre Hugo Calderano (5e mondial) au septième set. C’était très frustrant mais je me suis prouvé que je pouvais battre des membres du top 10 mondial. J’ai notamment joué contre trois joueurs asiatiques qui étaient gauchers (Seugnmin Cho (n°40), Yun-Ju Lin (n°6), Sora Matsushima (n°34)) et le Suédois Anton Kallberg (n°16). D’habitude, ils ne me réussissent pas (rires). Cela me donne de l’énergie pour continuer de travailler et être performant.

Sauf retournement de situation, vous allez vivre vos quatrièmes et certainement derniers Jeux olympiques à 30 ans… Dans quel état êtes-vous à l’approche de l’événement ?

Ce sont toujours des rendez-vous incroyables, vraiment. Mes trois participations ont toutes été différentes. À Paris, j’ai, pour la première fois, de réelles ambitions. Si je suis en forme, je viserai la médaille. Je ne veux pas juste y aller pour faire de la figuration. Quand j’ai vu ce que j’ai fait à Oman, je me dis pourquoi pas ?

HENNEBONT. Liam Pitchford (ANG, n°25 mondial), Iulian Chirita (ROU, n°213), Vladimir Sidorenko (RUS, nc), Tatsumi Matsushita (JAP).

JURA MOREZ. Xiang Peng (CHI, n°27), Sathiyan Gnanasekaran (IND, n°89), Lubomir Jancarik (RPT, n°100), Benedek Olah (FIN, n°119), Liu Dingshuo (CHI, n°189), Bojan Tokic (SLO)

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