GV HENNEBONT
TENNIS DE TABLE

02/05/2019 | tennis de table stage hennebont table tennis camps training

À Hennebont, tous fans de Fan

ETTU Cup (finale aller). Hennebont - Saarbrücken, vendredi (19 h 30). Enfant hyperactif, Fan Shengpeng, aujourd’hui 24 ans, a trouvé plus qu’un défouloir dans le tennis de table.

Portrait

En cette semaine de finale européenne, vendredi contre les Allemands de Saarbrucken, partez à la découverte des trois protagonistes de la saison de la Garde du Vœu. Après Cédric Nuytinck et avant Liam Pitchford, deuxième volet avec Fan Shengpeng.

Les supporters hennebontais connaissent ses vifs coups de raquettes, ses poings serrés, ses cris rageurs et son regard déterminé. Mais qui sait vraiment quelle personne se cache derrière la dernière recrue de Boris Abraham ?

Fan Shengpeng, c’est aussi ce gamin turbulent de Baoding, ville du nord-est de la Chine (comme quatre des cinq Chinois ayant évolué à Hennebont, il est originaire de la province de Hebei), où il donne du fil à retordre à son entourage. « Je n’étais pas un enfant adorable, j’ai fait pas mal de bêtises », sourit celui qui a fêté ses 24 ans, le 19 octobre dernier. Pour canaliser son hyperactivité, Shengpeng se met au sport. Dans sa famille, personne ne pratique le tennis de table. Lui s’y met dès six ans et fait également du kung-fu en parallèle. « Mais j’ai vite arrêté pour me consacrer entièrement au ping », explique le jeune joueur.

« Fan, c’est mon fiston ! »

« À partir de 10 ans, j’ai commencé à me dire que je pourrais passer pro », confie le Chinois. Il intègre un programme de sports-études, travaille dur, progresse, s’illustre sur les tournois nationaux et apparaît comme un solide espoir dans son pays. Mais la concurrence reste rude en Chine et Shengpeng veut « découvrir autre chose, sortir, voir comment ça se passe ailleurs ».

Son nom arrive alors jusqu’aux oreilles de Boris Abraham, une première fois il y a deux ans. Mais le technicien morbihannais est plus dans l’optique de créer une équipe 100 % européenne. Finalement, après l’échec de la signature de Mattias Falck (finaliste des derniers mondiaux), Abraham se rabat sur la piste Shengpeng. « La condition, c’était qu’il vive en Europe, précise le coach. Il a accepté. » « Mais ça n’a pas été facile, je suis arrivé jeune et tout est différent ici ! » note le natif de Baoding.

La dernière recrue de la GVH vit et s’entraîne à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep), à Paris. Quentin Robinot y tape la balle aussi et c’est bien lui qui connaît le mieux son coéquipier. « Fan, c’est mon fiston ! » rigole Robinot, qui est un peu la « nounou » du jeune asiatique, qui ne parle ni français ni anglais. « À chaque fois qu’on vient en club, c’est moi qui vais le chercher à l’Insep. Je l’amène à Montparnasse et on prend le train ensemble. J’essaie de faire en sorte qu’il se sente bien. Quand il a des problèmes, je suis là pour lui », explique le Français.

Les deux se côtoient quotidiennement et, malgré la barrière de la langue, ont récemment trouvé un moyen de communiquer « grâce à un réseau social chinois qui fait la traduction, explique Robinot. La dernière fois en venant au match, on a parlé pendant trois heures comme ça dans le train. C’était sympa de pouvoir le connaître, qu’il me parle de sa vie en Chine. J’ai découvert qu’il avait une copine là-bas depuis longtemps. »

« Tous les matins, il a le sourire »

La distance avec ses proches, Shengpeng s’y habitue. « Depuis tout petit, je suis parti en internat pour jouer avec l’équipe de province. On communique par internet. » Et en France, malgré la barrière de la langue, il ne se mure pas non plus dans la solitude et s’intègre vite au groupe. « Il est issu d’une nouvelle génération de Chinois, commente Abraham. J’en ai connu pas mal. Les premiers sont arrivés ici au milieu des années 1990. Avant, c’était très carré, très posé. Fan, c’est un peu plus foufou. »

Quentin Robinot va dans le même sens : « C’est un mec très gentil, respectueux et expressif. Tous les matins à l’entraînement il a le sourire, contrairement à d’autres Asiatiques qu’on a eus. »

Bien intégré, celui qui n’était au départ qu’un second choix participe pleinement à la bonne saison hennebontaise. Il monte en puissance après des premières semaines compliquées et a même prolongé son contrat dans le Morbihan. Petit à petit, ils deviennent tous fans de Fan.

Source : Ouest-France du 02/05/19 par Martin CHOISELAT.

Billetterie. Il reste encore une centaine de places en vente pour assister à la finale aller, vendredi soir à la salle Charles Abraham. Elles sont disponibles sur www.gvhtt.com à l’onglet billetterie.

Mentions légales Réalisation :