GV HENNEBONT
TENNIS DE TABLE

11/09/2014 | Les frères Robinot !

LE DEBUT D'UNE ERE DE FAMILLE

Pro A. Hennebont- Istres : 4-1. Mardi, la Garde du Vœu a idéalement lancé sa saison. Mais la soirée a été marquée par la première confrontation à ce niveau entre les frères Robinot. Du grand spectacle. 


C’est l’une de ces fratries à suivre dans le sport français. Les Robinot ; Quentin, 21 ans, et Alexandre, 18 ans, sont originaires de Maisons- Alfort. Ils incarnent l’avenir du tennis de table hexagonal. Le premier est 123ème mondial, le second 166ème … Et tous deux ont brillé chez les jeunes, collectionnant les titres nationaux et les médailles internationales. 

Mardi, après des centaines de matchs d’entraînement l’un contre l’autre ou quelques-uns en catégories jeunes, l’heure de leur première opposition en professionnel avait enfin sonné. Quentin, l’aîné plus carré, évolue depuis deux saisons à Hennebont. Alexandre, le cadet plus fluet, porte cette année les couleurs d’Istres. Petits, disent-ils, « nos matchs étaient toujours très serrés… » Quid chez les grands ? 

« JE LUI AI DIT D’ARRETER DE FAIRE SA CHOCHOTTE » 

« J’étais très tendu avant la rencontre, confie le plus âgé des deux.Je suis le plus grand, le mieux classé, j’étais à domicile, je devais à tout prix gagner… J’étais crispé, et j’ai eu du mal à me libérer. » 
En face, Alexandre s’est vite détaché, menant deux sets à zéro. « Je savais que j’avais mes chances et j’ai bien entamé le match, dit-il.Mais il a haussé son niveau de jeu, il a mieux joué que d’habitude, et c’est devenu plus dur. Pourtant, je pensais qu’à deux sets zéro pour moi, il ne serait pas capable de l’emporter, d’autant qu’il revenait d’une blessure à l’épaule (qui a privé Quentin Robinot d’une bonne partie de la saison dernière). » 
Sur le banc, Boris Abraham, l’entraîneur de Quentin Robinot, n’a pas hésité à employer la méthode forte pour relancer son protégé. «J’ai engueulé Quentin, admet-il. J’étais presque gêné de le faire, mais je crois qu’à ce moment du match, c’étais mental. Il me parlait de technique, etc…, mais je lui ai dit d’arrêter de faire sa chochotte… Il avait du mal, j’étais obligé de le brusquer. Il fallait qu’il ose lui rentrer dedans ! » 
Alors, après trente minutes de souffrance, l’aîné des deux frères a enfin repris le contrôle du match. « Comme il était blessé à l’épaule, j’ai essayé de jouer là-dessus, avoue Alexandre. De le pousser à faire des gestes où il aurait été plus en difficulté, par exemple d’aller le chercher loin sur son coup droit. Mais en fait, il m’a surpris, il a bien réagi. » 
Et finalement, Quentin l’a donc emporté en cinq sets (4-11, 9-11, 11-7, 11-5, 11-6). Leur père, lui, venait de suivre le déroulement de la soirée sur internet en temps réel. « Au moment de la poignée de mains, je ne pouvais pas le prendre dans mes bras, relate le vainqueur. Il venait de perdre, c’était à chaud, je ne savais pas comment il allait réagir… Mais on s’est vu après, on a parlé à froid. Je l’ai encouragé et lui a fait de même. » « Il n’y avait aucune rancune, lâche Alexandre. Je lui ai dit qu’il avait mieux joué, qu’il méritait sa victoire… Et qu’il y aurait d’autres rencontres entre nous. » 

« UNE GRANDE FIERTE » 

Avec le recul, était-ce un match si différent des autres ? « Plus jeune, ça l’était, reconnaît Alexandre. Je voulais à chaque fois donner le maximum pour battre mon grand frère. Mais aujourd’hui, nous sommes dans notre bulle, nous pensons à l’équipe, et c’était un match un peu comme les autres… » « C’est plus difficile de jouer contre son frère, admet pour sa part Quentin. Même si on essaie de se dire que c’est un adversaire lambda, tu joues quand même contre quelqu’un que tu connais par cœur… » 
Sachant, en plus, que les deux prodiges s’entraînent ensemble à l’INSEP avec les meilleurs Français. 
Cette première entre les Robinot fera date. « C’est une vraie fierté de s’être retrouvés là tous les deux, remarque Quentin. Jouer face à son frère en Pro, ça marque… » 
Alexandre, lui, conclut en émettant ce souhait : « J’espère maintenant qu’on évoluera un jour ensemble en équipe de France seniors. »Pour le début d’une nouvelle ère de famille. 

SOURCE : Ouest-France du 11 septembre 2014 par Gaspard Brémond.

 

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