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TENNIS DE TABLE

08/04/2018 | Pro A tennis de table

Franck Bévan : « C’est exceptionnel de vivre ça »

Pro A. Chartres - Hennebont : 3-2. Joueur amateur, 468e français, Frank Bévan a eu la chance unique de disputer un match de Pro A, vendredi, en raison de nombreux absents. Il raconte.

Entretien

Franck Bévan, 41 ans.

Joueur de l’équipe réserve d’Hennebont

N° 468 français

Policier à Lorient dans le civil

Du fait des absences de Liam Pitchford, Chen Chien An et Jian Tianyi, vous avez joué en Pro A avec Hennebont vendredi. Comment avez-vous vécu ce moment particulier ?

C’est la première et sans doute la dernière fois que je jouerai un match à ce niveau ! Cela s’est plutôt bien passé. J’ai fait ce que j’ai pu face à Alexandre Robinot, qui m’a battu en trois sets.

5-11, 11-13, 6-11, face au 128e mondial. Pas mal, non ?

Très sportivement, Alexandre a ajusté son niveau de jeu au mien. Il n’était pas à 100 %. Cela m’a mis à l’aise et j’ai partagé un bon moment avec lui autour de la table. Il a été très respectueux et sympa. Il n’a pas cherché à m’atomiser.

Vous n’avez jamais pensé pouvoir gagner ?

Non, c’est vraiment un autre monde. Après, je n’étais pas loin de lui prendre un set. Et je ne me serais pas gêné si j’avais pu ! Mais gagner était impossible. Je me suis simplement fait plaisir.

Étiez-vous stressé par le contexte ?

Pas particulièrement. J’ai évolué en Nationale 1 pendant une dizaine d’années avec Hennebont, l’équivalent de la deuxième division. Dans cette période, je me suis entraîné avec des joueurs comme Feng Tian Bai, Kalinikos Kreanga ou Wang Xin. Donc je n’étais quand même pas complètement hors du coup. Mais bon, entre ça et le grand saut dans l’arène, devant un public d’une centaine de personnes, un match retransmis, il y a quand même une marge…

Comment avez-vous géré la journée, en amont du match ?

On est parti en voiture, vendredi matin. Je me suis senti bien, plutôt content de vivre ce moment. Et puis tout le monde m’a mis en confiance. Notamment Boris (Abraham, l’entraîneur d’Hennebont), qui me connaît très bien. Il m’a dit de me faire plaisir, de savourer chaque instant. C’est ce que j’ai fait.

Quand avez-vous appris que vous joueriez cette rencontre ?

Jeudi, à 14 h. J’étais au restau quand Boris m’a appelé. J’étais surpris, car je pensais que la rencontre n’aurait pas lieu (il était question d’un report à cause des trop nombreuses absences). Mais la Fédé a changé d’avis et heureusement, on avait anticipé le coup. J’avais posé deux jours de congé sur cette période, au cas où…

Au final, que tirez-vous de cette expérience ?

C’est une grande satisfaction d’avoir pu passer un tel moment, une super expérience. Par rapport à mon classement, c’est exceptionnel de vivre ça. Ça ne se refuse pas. Et je n’ai jamais reçu autant de messages en si peu de temps, après le match ! Enfin, je suis heureux d’avoir pu rendre service à mon club, auquel je suis très attaché. Même si le point qu’on a décroché ne comptera peut-être pas parce que le club sera pénalisé (lire notre édition de vendredi).

 Ouest-France du 8 avril 2018 recueilli par Arnaud HUCHET.

Daniel Gorak à La Romagne. Pour compenser le départ de Wei Shihao la saison prochaine, La Romagne, désormais tout proche du titre de champion de France, a enrôlé Daniel Gorak. À 33 ans, le Polonais retrouvera un championnat qu’il connaît pour avoir porté les couleurs d’Hennebont (2003-2008).

 

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