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TENNIS DE TABLE

28/03/2017 | Pro A-tennis de table

HENNEBONT CHERCHE LEADER DÉSESPÉREMENT

Pro A. Hennebont- La Romagne, ce soir (19h30). Depuis le départ de Ryu Seung Min, aucun des cinq joueurs asiatiques qui ont succédé au champion Olympique n’est parvenu à s’imposer.

Ils sont cinq. Cinq à avoir enfilé le costume de leader de la Garde du Vœu, sans jamais parvenir à faire oublier le Coréen Ryu Seung Min, avec qui Hennebont a décroché son dernier titre de champion, en 2009. Malgré de solides références pour les quatre derniers, le Chinois Zhang Yang, le Coréen Cho Eon Rae, le Japonais Koki Niwa, les Taïwanais Chen Chien-An et Chuang Chih Yuan ont plus souvent déçu que répondu aux attentes placées en eux. Explications

UNE QUESTION DE NIVEAU ?

OUI ET NON. Parmi les cinq joueurs asiatiques qui ont succédé à Ryu Seung Min, seuls l’expérimenté Chuang Chih Yuan et le jeune Koki Niwa ont déjà figuré dans le top 15 mondial. « Hormis la saison dernière où on espérait être champion après avoir recruté Koki, on n’a jamais été favori pour le titre ces dernières années, note Boris Abraham. Cho (Eon Rae) ou Chen (Chien-An) sont de bons joueurs, mais on ne peut pas les comparer à quelqu’un comme Ryu Seung Min, qui a été champion Olympique. Et je ne parle même pas de Zhang Yang. »

Deuxième du championnat en 2012 et en 2015, Hennebont n’a pas fait que décevoir depuis le départ de son prodige Coréen. Mais excepté Cho Eon Rae lors de sa première année dans le Morbihan (19 victoires- 9 défaites), ses différents leaders asiatique n’ont jamais évolué au niveau qui aurait dû être le leur compte tenu de leur classement mondial.

UNE QUESTION DE MOTIVATION ?

NON. Là-dessus, Boris Abraham est catégorique. « À part peut-être Koki (Niwa) sur un ou deux matches voire Chuang (Chih-Yuan) face à Lundquist la saison dernière, aucun de nos leaders n’a jamais péché par suffisance ou par manque de motivation. Je ne suis pas aveugle. Si cela avait été le cas, le joueur ne serait jamais resté chez nous. »

Pour l’entraineur Hennebontais, personne n’a jamais « triché ». « Il y a des signes qui ne trompent pas. A chaque défaite, Cho (Eon Rae) restait prostré sur le banc pendant plus de dix minutes, le regard perdu dans le vide. Je me souviens aussi de la joie de Chen (Chien-An) lorsqu’il avait battu Tregler en Ligue des Champions. Son adversaire n’était que 170ème mondial, mais Chen était aussi  heureux que s’il avait battu un gars du top 3. Tout simplement parce qu’il était content de gagner enfin un match avec Hennebont après une série de défaites. »

UNE QUESTION DE PRESSION ?

  1.   Au contraire d’un Ryu Seung Min, qui se nourrissait des encouragements du public et « qui n’était jamais aussi bon que lors des matches à enjeu avec une grosse ambiance », des garçons comme Cho Eon Rae, Chen Chien-An, Koki Niwa voire Zhang Yang ont souvent eu du mal à assumer leur statut, salle Charles Abraham.

« Je me souviens notamment de la première saison de Cho, qui avait gagné presque tous ses matches à l’extérieur mais qui avait beaucoup plus de mal à domicile, rappelle Boris Abraham. A Hennebont, on joue dans une petite salle, avec un public souvent bruyant, et certains joueurs ont des difficultés à s’acclimater. La pression du résultat est également plus forte chez nous que dans beaucoup d’autres clubs de Pro A. »

UNE QUESTION DE FATIGUE ?

OUI. « Depuis plusieurs années, on a fait le choix de s’appuyer sur un leader asiatique en sachant que ce dernier avait des obligations avec sa sélection, et que cela l’obligeait à passer une partie de son temps dans son pays », explique Boris Abraham. Conséquence : des allers-retours incessant entre l’Asie et l’Europe, et des joueurs qui doivent parfois se présenter à la table en n’ayant pas encore digéré le décalage horaire. « On voit bien que lorsqu’on enchaine les matches, et que les joueurs restent sur Hennebont plusieurs semaines, ils sont, tout de suite, plus performants », reconnait l’entraineur Hennebontais.

Dans ces conditions, pourquoi ne pas recruter un leader résidant à l’année dans le Morbihan ? « Parce que ce n’est pas un gage de réussite. On a fait le pari avec Zhang Yang et ça n’a pas marché. Cho a également vécu à Hennebont pendant un an, mais ses bonnes performances avec nous ont fait qu’il a été rappelé en équipe de Corée. Quand tu recrute un Chinois non classé, il y a une inconnue et une part de chance. » Celle qu’a eue, par exemple, La Romagne en allant dénicher Chen Tian Yuan en 2007. Depuis, le Chinois, désormais naturalisé Français, tourne à plus de 80% de victoires par saison. Au niveau d’un Ryu Seung Min.

SOURCE : Ouest-France du 28 mars 2017 par Stéphane Bacro.

HENNEBONT : Liam Pitchford (Grande Bretagne, n°51 mondial, 10 victoires-4 défaites cette saison en Pro A) ; Quentin Robinot (France, n°82 mondial, 6 victoires- 6 défaites); Kalinikos Kréanga (Grèce, non classé, 0 victoire- 1 défaite). Entraineur : Boris Abraham.

LA ROMAGNE : Chen Tian Yuan (France, non classé, 17 victoires- 3 défaites cette saison en Pro A) ; Adrian Crisan (Roumanie, n°62 mondial, 9 victoires- 6 défaites) ; Wei Shihao (Chine, non classé, 2 victoires- 2 défaites) ; Brice Ollivier (France, non classé, 1 victoire- 8 défaites). Entraineur : Fabrice Coutolleau.

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