GV HENNEBONT
TENNIS DE TABLE

05/12/2016 | Actu Ping

Bruno ABRAHAM : « Un projet porté par tout un club depuis au moins 7 ans »

Nous en parlions jeudi dans nos colonnes. Le club de la Garde Voeu Hennebont a vu son projet de centre international dédié au Tennis de Table franchir une étape capitale. L’état via le Centre national pour le développement du sport (CNDS) a validé le projet auquel il participera à hauteur de  700000€. Une récompense pour tout un club, pour toute une région et plus globalement pour le tennis de table français. Mais au-delà de la satisfaction légitime, il y a en amont du temps passé, des efforts fournis et un homme qui a porté le projet à bout de bras ; Bruno ABRAHAM, le président du club. 

Si il n’a évidemment pas pu réussir un tel tour de force à lui seul, sa motivation et sa détermination sans faille ont pesé lourd dans la balance. Nous avons souhaité en savoir plus sur le personnage à la fois président, bénévole, passionné et aujourd’hui comblé par la tournure des faits. Rencontre avec Bruno ABRAHAM, un président made in Bretagne, made in France et surtout, made in PING-PONG.

Bruno ABRAHAM : « Un investissement global de 6,4 Millions d’euros »

Bonjour Bruno. Entre la victoire en ligue des champions avec une finale qui se profile en Pologne face à Grodzik et l’annonce de la validation du projet et notamment de la subvention du CDNS de 700000€, Hennebont enchaîne les bonnes nouvelles ?

Bonjour Dragan. Effectivement, c’est une bonne période. Belle victoire face à Grodzik. Il y a également le projet de notre centre d’entraînement qui a pris une autre dimension grâce à la prise de position du CDNS. Même si l’accord n’est pas encore signé officiellement, il devrait l’être je pense en début d’année. Je mise sur février / mars mais je peux considérer que c’est acquis. Le CNDS va participer à hauteur de 760000€. Le maximum possible. L’équipement sera uniquement dédié au PING. De notre côté on va investir entre 1 et 1,2 million d’euros pour la structure d’hébergement.

C’est un investissement conséquent qui va pérenniser le club dans l’avenir ? 

Nous portons le projet depuis très longtemps. Je dis nous car je ne suis pas seul. Je pense notamment à Boris, les salariés, les joueurs, les bénévoles mais aussi la municipalité en place qui ont travaillé d’arrache pied dans un but commun. C’est un projet collectif qui est en passe de se réaliser. Nous avons commencé à travailler à fond sur le dossier à partir de 2009 au moment où on a reçu les plans et la maquette du projet. Je me souviens d’ailleurs d’avoir été agréablement surpris. Au fond de moi, j’étais alors, encore plus certain d’y arriver un jour. C’est un investissement conséquent certe mais bien réfléchi et structuré. Il n’est pas venu comme ça et vous imaginez bien que l’état et les collectivités n’auraient pas appuyé le projet si il n’était pas viable et solide à la fois. Nous avons été 4 fois champions de France et au delà de la performance, cela a été pour nous comme la première pierre à l’édifice du projet. C’est une stratégie élaborée depuis très longtemps. On devait déjà devenir une référence sportive dans la région, ensuite, pérenniser le haut niveau tout en professionnalisant le club.

Qui dit professionnaliser, dit forcément données économiques. La Garde Voeu est un club sain financièrement parlant et nous réalisons des bénéfices chaque année. Tous nos bilans sont vus, détaillés et validés par la municipalité. D’un point de vue de l’investissement, il y a le CNDS comme je l’expliquais tout à l’heure qui va aider à la hauteur de 760000€. Il y aussi notre investissement sur la structure d’hébergement (entre 1 et 1,2 millions d’euros) ainsi que le conseil régional, conseil départemental, l’agglomération Lorientaise, l’état et la municipalité qui vont participer. Le projet global va atteindre 6,4 Millions d’euros. C’est beaucoup plus que ce qui avait été annoncé sur Ouest-France et relayé par vous même.

Bruno ABRAHAM : « Nous avons d’ailleurs l’intention de passer par la case naming »

Le complexe va être un formidable outil pour développer le club mais aussi le PING régional et national ? 

La structure va s’étaler sur 3500 m2. L’aire de jeu va faire 1400 m2. Il y aura 1000 places en tribunes et notamment un espace réceptif de 300 m2. En complément, le complexe sera équipé d’une salle de musculation, d’un espace médical et multimédia. Nous aurons également une boutique intégrée en interne. Autre point important, nous avons d’ailleurs l’intention de passer par la case naming. Nous recherchons un partenaire privé qui épouserait les valeurs du projet et du club. Dans l’idéal, un partenaire issu du milieu du Tennis de Table serait un véritable atout mais nous sommes ouvert à toutes propositions. En complément de l’espace sportif, nous allons construire une structure d’hébergement qui va accueillir 24 chambres mais aussi un restaurant et une salle d’étude.

9 ans pour un tel projet, c’est court et long à la fois ?

Sans prétention, nous avons présenté un dossier béton. Je pense même que ça aurait pu aller un peu plus vite. Je ne vais pas le cacher mais le changement de l’équipe municipale a considérablement fait évoluer l’avancée du dossier. Je l’expliquait tout à l’heure, la Garde Voeu est aujourd’hui plus qu’un club de Tennis de Table. C’est devenu un moteur économique à la fois pour la municipalité et la région. Le club possède le plus gros budget des clubs français (près de 800 000€) et a su créer au fil du temps une réelle économie autour de lui. Le club ne pourrait pas vivre uniquement avec la subvention municipale qui est de l’ordre de 22000€.  D’autant plus que près de la moitié (10000€) de cette somme est dédiée à la location de la salle.

Bruno ABRAHAM : « Nous voulons gagner la ligue des champions ! »

Avec un tel outil, quelles sont les objectifs à moyen long terme ?

Avec cet outil, nous souhaitons à terme se rapprocher de ce qui peut se faire de mieux dans le milieu du football et notamment en Angleterre. Ce ne sont pas les mêmes budgets mais dans le fonctionnement on ne sera plus très loin. D’un point de vue sportif, on va également se rapprocher des clubs pongistes allemands qui ont une certaine expérience en la matière. Le futur complexe sera un outil moderne, adapté et performant qui tirera tout le monde vers le haut. Nous souhaitons également pouvoir accueillir l’équipe de France et de grandes compétitions nationales et internationales. Nous voulons gagner la ligue des champions ! Je parlais d’équipe de France et je profite de l’occasion pour remercier le président de la fédération qui a également appuyé le dossier. Avec du recul, je me dis que ça a forcément du faire pencher la balance. 

Un avenir radieux se profile à Hennebont ?

Le projet est basé sur des valeurs que je pense saine. Nous avons une stratégie élaborée depuis longtemps et mon rôle de président est de garder le cap. Nous avons su fédérer une population autour du PING tout en conservant de la performance et de l’excellence. Nous avons joué les 3 dernières rencontres à guichets fermés, c’est juste formidable. Mais derrière tout cela, il y du travail que l’on ne voit pas forcément. Au quotidien ce sont des bénévoles mais aussi une structure qui tourne. La Garde Voeu, c’est aujourd’hui 13 salariés dont 5 joueurs. Avec le complexe, nous prenons forcément des risques mais des risques calculés. Nous allons créer de l’emploi tout en pérennisant le club autant d’un point de vue sportif qu’économique. En toute modestie, nous avons réussi et j’espère continuerons dans l’avenir à rester une place incontournable du tennis de table. On a dépassé le cercle classique des pongistes et à l’image d’entraîneurs de renom comme Sylvain Ripoll (ex-entraineur de Lorient) ou des footballeurs professionnels du FC Lorient, tous viennent naturellement découvrir le tennis de table de haut niveau à Hennebont. Ils sont à chaque fois surpris et ravi du spectacle proposé. La réussite d’aujourd’hui est le fruit d’un travail au quotidien. Il faut continuer dans ce sens.

Merci Bruno 

Merci Dragan et à bientôt en Bretagne

Source: http://www.actuping.com/

 

Mentions légales Réalisation :